La filière guyanaise s’apprête à demander la certification PEFC

Près de 90% de la surface de la Guyane est couverte par des forêts, qui font partie du grand ensemble forestier amazonien. Les standards PEFC adaptés à la Guyane, plus grand département français, ont été reconnus et annexés au nouveau Schéma national PEFC fin 2011, qui garantit le respect d’une gestion durable des forêts. Les forêts guyanaises gérées par l’ONF (Office National des Forêts) sont en cours de certification PEFC : cette dernière devrait être effective fin 2012.

Mise en place progressive de la certification PEFC en Guyane

Comme l’explique Alizée Guilhem, Chargée de mission écocertification à Interprobois Guyane, « la démarche vers la certification a constitué un travail de fond depuis près de 10 ans pour la filière forêt-bois guyanaise ». À la suite de la reconnaissance des standards de certification forestière PEFC pour la Guyane (annexés au schéma national 2012-2017), cette chargée de mission écocertification a été recrutée fin mars 2012, afin d’accompagner la filière pour mener à bien sa démarche d’accès à la certification forestière. Le 18 juin 2012 a été créée l’entité régionale d’accès à la certification PEFC Guyane française.

Cette EACR a le statut d’association. Structurée comme toutes les autres en trois collèges, elle fonctionne selon les règles de PEFC France. Le rôle principal de l’entité sera d’accompagner les différents acteurs motivés par l’accès à la certification PEFC (le gestionnaire ONF, les exploitants et tout le reste de la filière) à mettre en œuvre leur cahier des charges respectif. PEFC Guyane contrôlera par ailleurs les entreprises d’exploitation forestière adhérant au système PEFC sur la bonne application de la « Charte d’exploitation forestière à faible impact », lors de contrôles de terrain réalisé par un expert indépendant. L’équivalent guyanais du cahier des charges pour le propriétaire, ligne de conduite à tenir par l’ONF Guyane, est le document « Principes, critères et indicateurs OAB/OIBT de gestion durable PEFC adaptés pour la Guyane ».

 

La certification de la gestion forestière, 1ère étape de développement de la certification PEFC en Guyane

« La certification PEFC de la gestion forestière mise en œuvre par l’ONF en Guyane est la première étape nécessaire au développement de la certification PEFC en Guyane et devrait être effective fin 2012 », souligne Alizée Guilhem. Les contrôles en forêt domaniale seront réalisés par le gestionnaire dans le cadre de sa certification ISO 14001. « Cette première étape va dynamiser l’ensemble de la filière forêt-bois guyanaise et, on l’espère, entraîner le plus grand nombre possible d’acteurs dans la démarche de certification », explique Alizée Guilhem.

« En Guyane, la culture forestière est relativement récente. Il existe de forts enjeux d’amélioration et de validation des pratiques », poursuit-elle. En effet, en comparaison avec la forêt européenne, le développement d’une sylviculture et de techniques d’exploitation adaptées au contexte en sont encore à leurs débuts en Guyane. Dans ce contexte, l’enjeu majeur est ainsi de démontrer aux professionnels une plus-value à respecter ces cahiers des charges exigeants. « Le fait que les exigences demandées par la certification PEFC soient, à terme, les exigences attendues par l’ONF sur les chantiers d’exploitation, devrait provoquer un effet d’entraînement des différents acteurs de la filière, qui auront tout à gagner à demander leur certification », conclut Alizée Guilhem. La condition sine qua non de ce développement de la certification PEFC en Guyane sera d’accompagner l’ensemble de la filière, car les exigences des cahiers des charges mettent la barre très haut, tant sur le plan technique qu’administratif.

 

 

Etat des lieux de la forêt guyanaise

– La forêt couvre environ 90% du territoire guyanais, dont la superficie totale s’élève à 8.4 millions d’hectares. Elle appartient dans sa quasi-intégralité à l’Etat.

La grande moitié sud de la forêt guyanaise est occupée par un parc national, le Parc national amazonien, créé en 2007. L’exploitation forestière se concentre donc aujourd’hui sur le tiers le plus au nord.

– Le « domaine forestier permanent » géré par l’ONF, pour lequel il demandera prochainement la certification PEFC, produit la grande majorité de la ressource en bois qui approvisionne la filière forêt-bois guyanaise.

La filière forêt-bois guyanaise est le 3e secteur économique après les secteurs spatial et aurifère, en termes de chiffre d’affaires et d’emplois.

Le « domaine forestier permanent » couvre quelques 2,4 millions d’hectares. Parmi ces 2.4 millions d’hectares, 300 000 hectares de forêt sont placés sous le statut de réserve naturelle nationale. Les 2,1 millions d’hectares restants sont voués à faire l’objet d’un document d’aménagement dans les années à venir, document qui sera la base d’une gestion forestière planifiée.

Les trois essences les plus recherchées sont : l’angélique (Dicorynia guianensis), le grignon franc (Ocotea rubra) et le gonfolo rose (Qualea rosea). Face à la diversité des essences, le prélèvement moyen à l’hectare est assez faible, de l’ordre de 5 tiges/hectare prélevées dans les parcelles exploitées (c’est un minimum souhaité pour justifier l’ouverture des pistes).