Les sols et l’eau, enjeux clés de gestion durable de la forêt

En forêt, PEFC exige des mesures de protection des sols qui favorisent leur fertilité, limitent leur tassement et protègent les nappes phréatiques. L’enjeu est d’assurer le renouvellement de la forêt, tout en préservant le milieu forestier.

Favoriser la fertilité des sols

Le développement de la forêt est étroitement lié à la qualité de ses sols car ils abritent les éléments nutritifs indispensables à la croissance des arbres. L’altération des qualités chimiques et physiques des sols peut avoir des répercussions sur l’ensemble du fonctionnement de l’écosystème forestier. A terme, la forêt ne remplit plus sa mission de puits de carbone et de berceau de biodiversité.

Les exigences de PEFC
Le cahier des charges national PEFC du propriétaire forestier contient 7 engagements quant à la préservation de la biodiversité et la protection des sols et de l’eau. Par exemple, PEFC interdit l’utilisation d’engrais et de fertilisants à proximité des zones protégées et des habitats remarquables (point 3.d) et recommande le maintien dans la forêt de vieux bois ou d’arbres morts (points 3.a et 3.g). Ces derniers constituent des réservoirs de biodiversité au sein de la forêt (pour les insectes, les champignons, etc.). Consulter l’ensemble des engagements du propriétaire forestier
Le cahier des charges national PEFC de l’exploitant forestier contient lui aussi 7 engagements concernant la préservation des sols et de l’eau. Par exemple, il doit utiliser des matériels adaptés à la sensibilité des sols et à la fragilité des milieux (point 5.a) et utiliser dans la mesure du possible des huiles biodégradables pour le matériel forestier (point 5.f). Consulter l’ensemble des engagements de l’exploitant forestier

 

Limiter le tassement des sols

L’exploitation forestière (coupe et transport du bois) est largement mécanisée. La pression exercée par les machines peut provoquer un tassement irréversible du sol qui altère son activité biologique. Il devient étanche, voire stérile, et perturbe donc la croissance des futurs arbres. Les effets du tassement des sols peuvent perdurer pendant des décennies, explique Jean-Marie Lejeune, chargé de mission au Bureau du développement économique de la Sous-direction de la forêt et du bois du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. « Il est dès lors essentiel de limiter la circulation des engins forestiers sur les seuls cloisonnements d’exploitation », ajoute-t-il (lire l’intégralité de l’interview). « 60% du tassement se fait au premier passage des engins », rappelle par ailleurs Bernard Palluet, Responsable National Environnement Groupe Coopération Forestière (GCF) (lire l’intégralité de l’interview).

Les exigences du cahier des charges PEFC pour l’exploitant forestier
La fragilité des sols est au cœur des engagements de l’exploitant forestier certifié PEFC. Il s’engage notamment à organiser le chantier de façon à limiter l’impact de son activité sur les sols (point 5.b). Les sols étant plus fragiles lorsqu’ils sont humides, PEFC conseille d’interrompre le chantier d’exploitation en cas de mauvaises conditions climatiques (point 5.a). Consulter l’ensemble des engagements de l’exploitant forestier

PEFC France encourage d’ailleurs des méthodes alternatives de travaux forestiers comme le débardage à cheval. Il consiste à remplacer les machines par des chevaux de trait pour déplacer le bois coupé. Le cheval occasionne peu, voire aucun dégât lors de son passage : pas d’arrachement de la régénération naturelle, pas de formation d’ornière, pas de tassement des sols. En savoir plus

 

Protéger les nappes phréatiques et la ressource en eau

La protection des sols et de la ressource en eau sont étroitement liées. Les sols constituent en effet un filtre naturel de l’eau. La qualité de l’eau des nappes phréatiques dépend de la qualité des sols forestiers et est donc étroitement liée à la gestion forestière.

PEFC France encourage l’utilisation d’huiles biodégradables
En amont dans les exploitations forestières, ou en aval sur les sites de transformation du bois, les matériels sont consommateurs d’huiles. PEFC France incite à l’utilisation d’huiles biodégradables. « Une huile biodégradable est une huile qui se décompose en d’autres produits sous l’action de micro-organismes », explique Serge Leprince, Chef des marchés Maintenance de Condat (en savoir plus dans son interview). La filière forêt-bois prend conscience de l’importance des huiles biodégrables, l’ONF, par exemple, généralise leur utilisation (lire l’entretien avec Eric Meignien, responsable développement durable de l’ONF). 

 

À travers la protection des sols et de l’eau, PEFC respecte les grands équilibres de la forêt pour assurer son renouvellement.