Véronique Klimine, ADIVbois : « les tours bois de vingt étages seront bientôt une réalité ! »

Véronique Klimine, Présidente de la Commission Architecture-Design-Marketing d'ADIVbois (Association pour le Développement des Immeubles à Vivre en bois) est également architecte au sein de l’agence R2K.

Pouvez-vous présenter AdivBois ?

ADIVbois est une association créée en novembre 2014 pour favoriser le développement des immeubles de grande hauteur. Nous considérons la construction bois comme un challenge européen, voire même international. L’enjeu est double : faire avancer la réglementation sur les immeubles en bois de grande taille et démontrer que le bois est un matériau performant.

En quoi consiste le « Projet Immeubles à Vivre Bois, verticalité et innovation bois » ?

Il vise à imbriquer l’architecture, l’aménagement intérieur et les systèmes constructifs autour du matériau bois.

  • Sur le plan de la construction, nous étudions différentes possibilités avec des systèmes comme les poteaux-poutres, les panneaux ou encore les colombages. Nous faisons des recherches pour améliorer nos méthodes et déceler les freins qui pèsent sur les systèmes constructifs.
  • Concernant l’aménagement, nous essayons de développer l’utilisation du bois pour des usages aussi divers que les immeubles d’habitation, de bureaux, l’hôtellerie, etcNotre réflexion porte également sur la place des systèmes fluides et réseaux dans la construction bois et balaye tous les aspects techniques (sismique, feu, etc). Nous sommes attachés à évaluer des solutions qui laissent le bois visible pour faire bénéficier les occupants des valeurs positives de l’impact du bois sur les êtres humains. 

En quoi le bois est-il un matériau innovant dans la construction ?

Le bois est un matériau qui évolue sans cesse à travers ses solutions d’assemblage. Il a démontré ses performances thermiques et économiques. Il fait toutefois face à plusieurs défis : nous devons en effet lever les freins à la construction, trouver de nouvelles solutions d’assemblage, mais aussi des solutions accessibles économiquement pour le marché de la construction. Ces dernières devront concilier bénéfices pour l’économie locale et respect de l’environnement.

L’utilisation de bois d’œuvre en plus grande quantité doit entrer dans le respect de la gestion durable de la ressource.
La forêt est au cœur d’un équilibre entre changement climatique, bio-économie, valorisation d’essences différentes, représentation symbolique forte, valeur paysagère, biodiversité, poumon naturel, loisirs. Il faut donc veiller à ce que cette utilisation préserve tous ces aspects.

 

La France est-elle particulièrement en avance en matière d’immeubles bois ?

Nos immeubles ne sont pas les plus hauts d’Europe mais certains comptent tout de même huit étages. Nous avons des ressources forestières en France mais il faut davantage les exploiter et les mettre en valeur. Plusieurs projets se dessinent partout en France : à Bordeaux avec le projet Hyperion (immeuble de 50 mètres de haut), Marne-la-Vallée, Grenoble, ou encore Strasbourg. L’Autriche, l’Italie et la Norvège sont pour le moment les pays pionniers dans la construction bois de grande hauteur, mais la France va rapidement rattraper son retard !