Construction du auvent d’Evisa, les acteurs nous racontent | PEFC Construction du auvent d’Evisa, les acteurs nous racontent | PEFC

Rencontre avec deux entreprises clés : le cabinet d’architecture Orma et la scierie Albertacce Bois qui ont contribué à la réalisation de cet auvent en bois certifié.

Pour la 1ère fois, la liste des lauréats du Prix National de la Construction Bois comprend un projet certifié PEFC, l’auvent de l’école d’Evisa, en Corse, récompensé dans la catégorie Aménagement Extérieur. « Microprojet de grande envergure », il est l’un des premiers ouvrages en bois certifié PEFC pour sa charpente et son ossature bois selon le guide PEFC de « certification de projet de construction ». Rencontre avec le co-fondateur du cabinet d’architecture l’Orma et le co-dirigeant de la scierie Albertacce Bois, deux entreprises clés qui ont participé à la construction de cet auvent.

  • Jean Mathieu De Lipowski

    Architecte co-fondateur du cabinet d’architecture Orma

  • François Luciani

    co-dirigeant de la scierie Albertacce Bois

Qu’est-ce qui a donné envie à vos entreprises respectives de participer au projet de construction de l’auvent d’Evisa ?

Jean Mathieu D L •

“Le projet de construction de l’auvent d’Evisa était certes petit, mais son rayonnement est important et son empreinte positive. C’est à cela que nous aspirons à l’Orma : nous essayons de maîtriser notre empreinte - qui est justement la traduction du mot corse “Orma” - en travaillant le “déjà-là” et en valorisant le patrimoine de l’île, qu’il soit paysager, naturel, architectural ou autre.
Pour nous, le projet de construction d’Evisa avait une forte valeur ajoutée architecturale et sociale, pouvait acquérir une dimension régionale, et ainsi donner envie à d’autres maîtres d’ouvrage de mieux construire dans le respect de matériaux. Répondre à l’appel d’offres était pour nous une évidence.”

François L •

“Ce projet nous a tout de suite semblé intéressant. Nous sommes une des rares scieries restantes en Corse et, en cela, notre volonté est de travailler sur l’île uniquement, avec du bois local, du pin laricio. Lorsque le menuisier nous a proposé ce projet, nous ne nous sommes pas posés de question !”

Que représente la certification PEFC pour vous et dans votre métier ?

Jean Mathieu D L •

“C’est fondamental que des certifications interviennent de plus en plus dans le bâtiment pour ouvrir les enfants à des matériaux biosourcés, pérennes, et, qui plus est, qui viennent de la région. Pour nos entreprises qui jouent le jeu du bois certifié et local, la certification est un véritable appui.
Réussir à faire un projet entièrement en bois, issu de la commune, a été une réelle motivation. Que cela découle vers une certification, c’est une fierté.”

François L •

“Travailler avec du bois certifié issu de forêts gérées durablement devient essentiel, car il ne faut pas penser que à nous, il faut penser aussi à demain. Cette conscience de l’avenir est indispensable dans nos métiers.
Pour nous, la certification va certainement devenir un levier pour développer notre attractivité. Il y a sans doute d’autres projets qui vont exiger exclusivement des matières premières pérennes et l’implication d’acteurs certifiés.”

Que vous évoque cette récompense dans le cadre du Prix National de la Construction Bois ? Quelle suite imaginez-vous pour les forêts et la filière forêt-bois en Corse ?

Jean Mathieu D L •

“La récompense du PNCB ne fait que confirmer la réussite du projet. D’un point de vue architectural, son caractère innovant a été salué ; d’un point de vue social, étant destiné aux enfants, cet auvent permet de les sensibiliser à l’architecture et aux ressources locales.
Nous espérons que l’auvent d’Evisa va ouvrir les yeux sur l’utilisation du bois local et certifié, au bien-être de ses habitants permis par le projet, et à la possibilité de réactiver la filière en Corse. En ce sens, cette construction est un vrai outil pour sensibiliser et donner envie de renforcer l’approvisionnement de bois locaux et certifiés dans le secteur du bâtiment dans la région, pour encourager une économie locale et responsable d’un point de vue écologique et sociale.”