Stop aux idées reçues : le papier certifié permet de lutter contre la déforestation !

Le lancement de l'Année internationale des forêts a permis de rappeler leur importance. Elles représentent 31% des terres de la planète et 80% de la biodiversité terrestre.

La déforestation s’est considérablement accélérée au cours du XXème siècle, elle touche principalement les forêts tropicales. La forêt s’accroit en effet en France, comme en Europe, avec une croissance de 30% depuis 1950 sur le territoire européen, selon la Food and Agriculture Organization des Nations Unies. Concernant les forêts tropicales, plusieurs études identifient l’expansion des terres agricoles comme étant la première cause de déforestation. Alors que tous les acteurs de la chaîne graphique se sentent concernés par ce phénomène, la certification PEFC permet d’apporter la garantie que les bois utilisés pour la production de fibres papetières ne participent pas à la déforestation.

 

  • Composition du papier : sous-produits du bois, recyclage et récupération

Le papier et le carton ont la même composition : la fibre cellulosique. Leur qualification dépend du grammage des matériaux fibreux, le terme « papier » correspond à un grammage inférieur à 180 g/m2.

Matières premières utilisées pour la fabrication du papier

– Sous-produits du bois, base de la pâte vierge : petits bois d’éclaircies et d’entretien des forêts, cimes des arbres non utilisées pour la charpente et la menuiserie, sous-produits de la première transformation du bois (copeaux, etc.).

– Utilisation de papiers et de cartons récupérés : issus des chutes de fabrication, des collectes auprès des ménages, des industriels et des commerçants, ou provenant d’invendus. Ils sont utilisés en remplacement complet ou partiel des fibres cellulosiques vierges extraites du bois et représentent la matière première majoritaire de l’industrie papetière. 100 tonnes de papier et cartons récupérés permettent de produire en moyenne 90 tonnes de pâte recyclée pour fabriquer du carton.

– Il faut ajouter à ces sources de fibre de cellulose des matières qui apportent des caractéristiques particulières au papier : blancheur, opacité, imperméabilité, résistance, etc.

L’industrie papetière française a utilisé sur la période 2008 – 2010 entre 6,9 et 7 millions de tonnes de papiers et cartons récupérés par an, soit une part de 60 % dans la production de cartons et papiers neufs. En 2010, 70,6 % des papiers et cartons consommés ont fait l’objet d’une récupération après usage. Elle pourrait être améliorée dans certains circuits, notamment celui des papiers de bureaux.(source : COPACEL)

 

  • Préserver la forêt et favoriser sa régénération naturelle : principes de base de la certification PEFC

Garantir l’origine du papier est un enjeu crucial. L’éclaircie (réduction de la densité d’un peuplement forestier par prélèvement des arbres les plus chétifs pour laisser l’espace nécessaire à la croissance des arbres les plus forts) pratiquée notamment pour la production de papier contribue à la vitalité de la forêt, qui d’ailleurs se porte bien en France et en Europe. La France possède en effet la plus grande surface boisée d’Europe, dont la superficie augmente chaque année : elle a augmenté de 50% depuis 1950. Aujourd’hui les forêts couvrent 30% de notre territoire, soit près de 16 millions d’hectares.

Cependant, en 2010, la consommation de papiers et cartons en France était satisfaite pour plus de 60% par des importations, européennes à 90 %. Pour les 10% restants le papier importé peut venir de forêts tropicales et de pays contribuant à la déforestation. (Chiffres COPACEL)

Système de certification international, PEFC offre la garantie à tous les acheteurs de produits en bois et papier qu’ils répondent aux exigences de la gestion durable des forêts. Pour tout élément bois, la certification PEFC vise à maintenir la biodiversité des forêts, leur capacité de régénération, ainsi que leurs fonctions écologiques, économiques et sociales. L’achat de papier certifié garantit ainsi, aux professionnels comme aux consommateurs, une gestion durable de la forêt, et tout au long de la chaîne de production, depuis la forêt jusqu’à la feuille de papier.

L’offre PEFC suit un cahier des charges exigeant et une certification par tierce partie indépendante. Déjà présente sur de nombreux produits en bois, elle couvre également différents types de papiers : ramettes pour copieurs et imprimantes, laser ou jet d’encre, Noir & Blanc ou couleur, papiers à usage graphique utilisés pour la fabrication de livres, catalogues, brochures, posters, etc. Avec 232 millions d’hectares de forêts certifiées, soit 2/3 des surfaces forestières certifiées dans le monde, PEFC est en capacité de proposer les ressources nécessaires pour répondre aux besoins d’approvisionnement des entreprises de la chaîne graphique.

 

  • Les forêts absorbent un tiers du CO2 imputable aux énergies fossiles

Une étude internationale publiée par la revue américaine Science en juillet 2011 souligne la capacité de stockage du carbone des forêts. D’après les calculs des chercheurs, la photosynthèse permet de stocker chaque année 2,4 milliards de tonnes de carbone dans le sol des forêts.

Grand enseignement de l’étude, cette capacité de stockage est inégalement répartie sur le globe : les régions tropicales ont un bilan carbone quasi nul du fait des émissions importantes liées à la déforestation. Au contraire, les forêts boréales et tempérées constituent le principal puits de carbone forestier net. A l’échelle mondiale, les coupes rases opérées pour le commerce du bois ou l’extension de l’agriculture représentent environ 2,9 milliards de tonnes de carbone émises chaque année.

Les auteurs insistent sur le fait que si demain la déforestation s’arrêtait, les forêts existantes et celles au stade de la reconstitution pourraient absorber la moitié des émissions des combustibles fossiles. La gestion durable des forêts est ainsi au cœur des enjeux de réduction des émissions de CO2.