Impact environnemental : l’e-mailing n’est pas neutre !

En 2010, 294 milliards d'e-mails - spams inclus - ont été envoyés chaque jour. Ils pourraient atteindre 507 milliards en 2013, selon le Radicati Group. Si la communication électronique se développe considérablement dans nos vies personnelles et professionnelles, son impact environnemental est loin d'être neutre.

20 g de CO2 émis pour l’envoi d’un e-mail de 1 Mo

Le développement des TIC (technologies de l’information et de la communication) va s’accompagner d’une empreinte carbone croissante. Elles contribuaient en 2005 à hauteur de 2 % aux émissions européennes de gaz à effet de serre, et pourraient atteindre 4 % des émissions européennes en 2020.

Une étude publiée par l’ADEME en juillet 2011 s’est intéressée à leur impact environnemental en se basant sur une analyse de cycle de vie de 3 pratiques : l’envoi d’e-mail, les recherches sur les moteurs de recherche, et l’utilisation de supports de transmission de documents comme les clés USB. A noter, l’analyse de cycle de vie (dite ACV) va de la fabrication des équipements électroniques à leur fin de vie, en passant bien sûr par l’envoi des informations, leur réception, leur lecture et surtout leur stockage.

Selon cette étude, l’envoi d’un email de 1 Mo représente l’équivalent de l’émission de 20 g de CO2. Sur la base d’une hypothèse de vingt mails par jour par personne, cela représenterait annuellement les émissions de CO2 équivalentes à plus de 1 000 km parcourus par voiture.

 

Trois types d’impacts environnementaux

Selon leur analyse de cycle de vie, les e-mails agissent sur l’épuisement potentiel des métaux. Un email de 1 Mo consomme potentiellement l’équivalent de 7,5 g de fer, soit le poids d’une pièce de 1 euro.

Ils impactent également le potentiel d’eutrophisation en eau douce, l’équivalent de 1,7 mg de phosphate est potentiellement émis dans l’eau par chaque email de 1 Mo.

Les impacts environnementaux liés à la production d’énergie sont également considérables et dépendent du mix énergétique du pays considéré. Selon l’étude portant sur la France, envoyer un courrier électronique de 1 Mo à 1 personne équivaut à la consommation directe de 25 Wh, soit 25 min d’utilisation d’une ampoule de 60 W. Un mail de 1 Mo envoyé à une personne entraîne potentiellement une consommation d’énergie fossile équivalente à 6 g de pétrole.

 

Bonnes pratiques d’un e-mailing responsable

L’étude propose des bonnes pratiques à adopter pour un e-mailing responsable, ses impacts environnementaux augmentent :

avec le nombre de destinataires des e-mails. Pour le cas français, multiplier par 10 le nombre de destinataires multiplie par 4 l’impact sur le changement climatique. Il est donc recommandé de cibler au maximum les destinataires et de limiter les envois en nombre.

avec le temps de lecture à l’écran et le poids des documents en pièces jointes. Il faut ainsi optimiser la taille et le format des documents.

avec le stockage des e-mails. Le stockage de l’e-mail sur un serveur informatique a un impact négatif sur le potentiel de changement climatique et l’épuisement des ressources fossiles. Un tri régulier de la boîte e-mail s’impose.

De son côté, l’industrie informatique travaille sur des serveurs plus « verts » limitant les gaspillages énergétiques et alimentés en énergies renouvelables. L’enjeu est de taille : d’ici 2020, les serveurs informatiques américains devraient rejetter autant de CO2 que les avions survolant le territoire américain.

Guide pratique : Les TIC, quels impacts ?

Consulter les grands enseignements de cette étude