Les fibres vierges certifiées PEFC, au cœur de la pérennité de la filière papetière

L’éditeur Terre Vivante vient de publier une étude portant sur les impacts environnementaux de ses publications à travers une analyse de cycle de vie (ACV). Excellente initiative, elle constitue la 1ère ACV appliquée à un livre en France et met en valeur les phases les plus impactantes de la vie d’un ouvrage sur l’environnement.

Cette étude permet ainsi d’ouvrir des perspectives d’amélioration aux acteurs de l’édition, dans l’objectif d’une édition toujours plus responsable. Terre vivante poursuit sa volonté de s’affirmer en tant qu’éco-éditeur, et souligne que plus de 70% des impacts du livre sur l’environnement sont dus à la fabrication du papier et de la pâte à papier. Terre vivante met notamment en valeur le choix de fibres papetières vierges certifiées PEFC, en tant qu’ « assurance d’une meilleure traçabilité et d’une gestion forestière plus durable ».

L’étude se poursuit sur une comparaison entre l’impact environnemental d’un papier certifié PEFC et celui d’un papier recyclé. Cette comparaison porte sur la consommation d’énergie, sur les émissions de CO2, l’impact hydrique, etc. Cependant, le papier PEFC et le papier recyclé ne sont pas comparables ou opposables mais étroitement liés, la fibre vierge étant à la base même de tout papier recyclé.

Le recyclage des fibres papetières n’est pas illimité

L’étude de Terre Vivante mentionne que « les fibres ne peuvent se recycler indéfiniment, et l’on estime qu’au bout de cinq fois en moyenne, elles perdent leurs qualités et doivent être remplacées par des fibres vierges ». L’étude souligne d’ailleurs l’intérêt de continuer à produire et à utiliser du papier à base de fibres vierges.

S’il reste bien sûr un objectif, dans le cas français le recyclage du papier en France est loin d’être généralisé, rendant le recours aux fibres vierges indispensable et incontournable. Selon EcoFolio, en France, seulement 42% du papier est recyclé.

Comme le souligne Benoit Moreau, Responsable environnement de l’UNIC (Union Nationale de l’Imprimerie et de la Communication), « si l’on arrêtait immédiatement la production de fibre vierge (certifiée ou non), du fait des rendements des opérations de recyclages et de l’utilisation de fibres recyclées vers d’autres secteurs (emballages, hygiènes), la filière graphique se trouverait dans l’incapacité d’imprimer, plus aucun papier même recyclé ne pouvant être fabriqué. La réinjection de fibres vierges dans l’ensemble de la boucle papetière reste donc un impératif technique »Geoffroy de Montmarin, expert papier et environnement, précise :
« dans une économie circulaire qu’est celle de la récupération et du recyclage, il suffirait de 6 à 8 mois pour que les stocks de fibres de récupération, qui nourissent la filière papier et imprimerie, s’effondrent suite à l’arrêt de la production de fibres vierges ».

Complémentarité entre papier recyclé et fibres vierges certifiées PEFC

Il ne faut pas l’oublier, le papier recyclé est par essence issu de fibres vierges, rendant caduque tout opposition entre papier recyclé et fibres papetières certifiées PEFC. Geoffroy de Montmarin insiste sur leur complémentarité : « recyclée ou non, la fibre de bois provient des forêts, faisons en sorte qu’elle soit gérée durablement, de façon responsable ». Selon Benoit Moreau, « l’injection de fibre vierge, et dans une logique de développement durable, de fibre vierge certifiée PEFC, est donc essentielle à la pérennité du système, il ne faut en aucun cas les opposer ». Ainsi, pour les acteurs du secteur papetier la complémentarité entre papier recyclé et fibres vierges certifiées PEFC fait consensus.

La certification PEFC garantit aux professionnels comme aux consommateurs, que les fibres utilisées respectent une gestion durable de la forêt, et tout au long de la chaîne de production, depuis la forêt jusqu’à la feuille de papier. La durabilité de la forêt en dépend, mais également la pérennité de la ressource pour la production de papier.

La comparaison faite par l’étude entre les impacts environnementaux d’un livre en fibres vierges certifiées PEFC et ceux d’un livre en papier recyclé est par ailleurs incomplète. L’analyse de cycle de vie de la fibre recyclée devrait en effet commencer à l’arbre et non pas à la récupération de fibres existantes. Geoffroy de Montmarin l’explique : « si nous regardons le véritable cycle de vie de la fibre, nous devrions considérer que la fibre de récupération ne commence pas son cycle lors du triage mais bien lors de la coupe en forêt ».